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LE CHEF DE GUERRE


On raconte que vers l'année impériale 977, Gilles le Breton commença à unifier les Bretonniens. Tout ce que l'on sait sur Gilles est un mélange de faits et de fables. L'écriture et la lecture n'ont jamais été des sciences très développées en Bretonnie et l'histoire des origines du royaume n'a été écrite que plusieurs siècles après que les événements se soient produits. Longtemps, l'histoire de Gilles ne fut qu'une geste légendaire chantée par les troubadours qui allaient de château en château, récitant la Chanson de Gilles qui célébrait ses exploits.

Selon la Chanson de Gilles, les tribus orques et gobelines conspiraient pour vaincre les Bretonniens et les réduire en esclavage. Les orques frappèrent tous les duchés simultanément, pour qu'aucun duc ne puisse venir en aide à un autre. Ces dernière eurent tout juste le temps de rassembler leurs courageux chevaliers pour défendre leurs terres.

Bien que très braves, les chevaliers d'alors furent incapables de repousser les orques, et nombreux furent ceux qui tombèrent en défendant leur château et leur domaine, seuls ou au sein de troupes regroupées à la hâte. Les duchés du nord furent submergés. Comble de malheur, des pillards du Chaos traversèrent la Mer des Griffes et ravagèrent les côtes, attaquant avec une sûreté et une précision troublantes. A peu près au même moment, la flotte de Settra réapparut au large des côtes occidentales. A peine les orques et les gobelins avaient-ils mis la région à sac que les morts vivants venaient terminer le travail. A l'est et au sud, des tribus gobelines descendirent des Montagnes Grises pour piller et brûler.

Gilles, duc de Bastogne, avait été plus prompt que les autres à rassembler ses chevaliers en une armée. Ses forces avaient déjà livré plusieurs batailles contre les orques et s'étaient repliées pour panser leurs blessures au bord d'un petit lac non loin de la forêt de Chalons. Là, Gilles fût rejoint par plusieurs autres ducs accompagnés des restes de leurs armées. Leurs propres terres avaient été dévastées et ils avaient donc chevauché pour rejoindre Gilles et livrer tous ensemble à ses côtés une dernière bataille contre l'ennemi. Alors que la nuit tombait, tous pouvaient entendre le bruit que faisaient au loin les hordes orques. Le jour suivant déciderait du destin de la Bretonnie. Les chevaliers se partagèrent le peu de vin et de nourriture qu'il leur restait et se reposèrent comme ils le purent.

L'aube arriva et le soleil les réveilla. Les chevaliers virent que le lac était recouvert d'une brume tourbillonnante. Ils revêtirent leurs armures et se préparèrent à livrer le dernier combat. Les chevaux furent menés sur les berges du lac pour s'abreuver et les chevaliers s'agenouillèrent pour boire eux aussi.

Soudain, les vapeurs qui s'élevaient des eaux se condensèrent pour prendre la forme d'une femme d'une incomparable beauté. Les chevaliers étaient abasourdis par cette vision, et tous furent emplis d'un calme étrange. Dans ses mains, la dame tenait un calice resplendissant et débordant d'une lumière qui, tel un liquide, tombait en cascades dans les eaux du lac. Quelques chevaliers mirent leurs mains en coupe pour boire l'eau du lac, rapidement imités par les autres.

Gilles prit la bannière en lambeaux qui pendait à sa lance et l'avança vers l'apparition. En disant "Madame, bénissez ma bannière !", il plongea l'étoffe ensanglantée dans le lac. Lorsqu'il l'en ressortit, tous les chevaliers s'exclamèrent. Ils avaient maintenant une toute nouvelle et resplendissante bannière portant l'image de la Dame du Lac semblable à une terrible divinité vengeresse. Dès qu'ils virent ceci, les autres chevaliers trempèrent à leur tour leurs propres armes dans l'eau en disant "Madame, bénissez mon épée", "Bénissez ma lance" ou "Bénissez mon destrier".

Puis les rayons du soleil frappèrent la surface du lac et les vapeurs commencèrent à s'évanouirent. L'image de la dame se troubla et disparut. Les autres ducs se tournèrent alors vers Gilles qui portait toujours la bannière de la Dame du Lac. L'un d'eux s'avança et dit "Tu portes la bannière, tu dois nous conduire aujourd'hui !" avant de s'agenouiller en lui présentant son épée, à la manière d'un Chevalier Errant devant l'un de ses aînés. Les autres ducs et chevaliers firent alors de même, reconnaissant ainsi Gilles comme leur chef pour cette bataille.

On entendit à cet instant le vacarme de l'ennemi qui approchait de toutes parts, l'air résonnant de ses cris de guerre et battements de tambours. Les chevaliers saisirent rapidement leurs armes et montèrent sur leurs destriers pour constituer une ligne de bataille autour de Gilles et de la bannière. La horde orque assombrit l'horizon devant les chevaliers bretonniens. Résolument et sans flancher, ils chevauchèrent sous les flèches qui tombaient comme la pluie autour d'eux. Puis vint le moment de charger et les chevaliers plongèrent au cœur de la horde verte. Les premiers rangs ennemis s'effondrèrent devant eux. La horde vacilla comme une proie transpercée par la lance d'un chasseur. Les chevaliers traversèrent les vagues ennemies successives et ressortirent derrière elles. Tout autour, l'ennemi commençait à s'éparpiller dans tous les sens. Lorsque le soleil commença à décliner, les chevaliers interrompirent la poursuite et retournèrent au lac sacré. Ils s'y rassemblèrent une fois de plus et s'y reposèrent pendant que les corbeaux et les corneilles descendaient pour festoyer sur les cadavres des orques. Les ducs et les chevaliers se regroupèrent autour de Gilles, et prêtèrent tous ensemble le serment de servir la Dame du Lac. Ils jurèrent aussi de rester unis en une seule et même armée et de libérer la Bretonnie du joug des orques et de tout autre ennemi. Gilles fut proclamé "Chef de Guerre", ayant toute autorité sur l'armée et sur les ressources de tous les duchés jusqu'à ce que la Bretonnie soit libérée. Ce moment marque l'origine des Chevaliers du Graal et du royaume de Bretonnie.

Dans les années qui suivirent, sous la bannière de la Dame du Lac, Gilles mena les Chevaliers du Graal de victoire en victoire d'un bout à l'autre de la Bretonnie. Un par un, les duchés furent débarrassés des pillards orques et autres ennemis. Les pirates de Settra et les hordes du Chaos furent rejetés à la mer lors de deux batailles colossales livrées sur les côtes. Partout où l'armée apparaissait, des chevaliers qui avaient désespérément résisté dans des châteaux isolés et assiégés rejoignaient Gilles. Dans les villages, de nouveaux Chevaliers Errants étaient recrutés et renforçaient l'armée.

Gilles commanda les chevaliers bretonniens dans douze batailles capitales et chacune d'elles fut une victoire. Il était alors appelé "Le Breton", un titre reconnaissant son autorité sur toute la Bretonnie. Les orques et les gobelins furent chassés des vallées et des plaines et repoussés dans les montagnes et les forêts. Selon la légende, on raconte qu'après la dixième bataille livrée à la lisière de la grande forêt de Loren, Gilles rencontra des elfes qui venaient du plus profond des bois et qui avaient eux aussi combattu les orques. Gilles et les chefs elfes échangèrent des armes magiques et se promirent une amitié éternelle.