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  LA SORORITE DE KARAK RINN

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LE SIEGE DE KARAK DRAZH


C’est en l’année 2512 qu’un corps expéditionnaire revint du siège de Karak Drazh et fit un rapport qui bouleversa le Haut Roi de Karaz-A-Karak lui-même. Le siège devait être pour le Haut Roi un échec et de nombreux nains mourraient encore dans la tentative de récupérer la forteresse perdue. Pour lui ce n’était qu’un échec de plus à ajouter aux nombreux qui étaient déjà inscrits dans l’histoire de Karak Drazh. Le corps expéditionnaire se devait d’expliquer son retour alors que tous tombaient au Sud, honorant le peuple nain dans leur tentative de laver l’affront plusieurs fois millénaire.

Ce fut l’enseigne Belgol Belgolson qui narra la raison pour laquelle le contingent retourna vers Karaz-A-Karak, tout en n’oubliant pas de s’étaler sur la glorieuse tentative de percée sur les portes antiques de Karak Drazh à laquelle il avait participé. Depuis son installation à proximité de la forteresse, le corps expéditionnaire, constitué pour l’essentiel de sapeurs, avait accomplit de miner les résistances de Karak Drazh en s’attaquant aux piliers de soutènement supportant le frontispice de l’entrée. Alors que le défunt capitaine Hergar ordonna la mise à feu des explosifs destinés à faire sauter ces piliers, son ordre fut ignoré tant la scène qui se produisit souffla de surprise les témoins, pourtant prêts à en découdre avec l’ennemi.

Une bien étrange procession avançait inexorablement dans la masse verte qui grouillait alentour, ignorant les coups portés avec violence des brutes orques et fauchant l’ennemi dans un concert de grondements assourdissant, le tout baignant dans perpétuel nuage de vapeur qui repoussait même les plus fort des Peaux Vertes, tant la chaleur dégagée était intense. La troupe ne dépassait pas la cinquantaine et pourtant rien ne semblait pouvoir l’arrêter. Alors que l’étrange équipage atteignait les antiques portes d’airain, on eut semblé qu’un peintre immortalisa la scène tant l’immobilisme des armées en présence était bouleversant. Depuis trois mille ans, le parvis de la forteresse n’avait été foulé du pied par autre chose que les Peaux Vertes.

On put alors contempler les nouveaux arrivants : de toute évidence, ils étaient nains et suivaient avec dignité l’antique bannière royale de la forteresse de Karak Drazh. Ils étaient tous engoncés dans d’étranges et massives armures dont la complexité aurait rabaissé au niveau d’apprentis les plus experts des engingneurs modernes et, par le port particulier de ces protections et les ornements dont elles étaient dotées, les armures ne pouvaient être portées que par des naines ! Plus pesant encore fut le silence qui s’en suivit lorsque les portes s’ouvrirent pour accueillir ces guerrières.

Le combat reprit de plus belle et malgré l’étrangeté de ce qui venait d’arriver, les nains ne pouvaient laisser l’avantage de la surprise leur filer entre les doigts. Le corps expéditionnaire reçut alors du Commandeur la charge d’exposer ces faits au Roi. C’est ainsi que la fière enseigne Belgol Belgolson termina son récit. Le silence se fit oppressant dans la salle du trône et, dans un accès de fureur, le Haut Roi, outré par de tels mensonges, fit mettre aux arrêts le contingent dans son entier pour désertion.

Ce ne fut que quelques semaines plus tard que la vérité se présenta brutalement au Roi par l’arrivée d’un martelier affamé, crâne rasée et barbe tondue, et marqué d’une honte effaçant la noble fierté qui couvrait autrefois son visage buriné. Celui-ci ne put expliquer ce qui se passa tant sa honte était grande. Seul le pli qu’il serait en main, et la haine qu’il éprouvait en jetant son regard dessus, laissait présager de l’ampleur de son martyre et de la catastrophe qui pouvait s’en suivre : la reine Brynhild, régente du peuple nain dans son entier, le déclarait lui, Haut Roi des nains, incapable, comme tout mâle, de régner avec dignité et de mener le peuple à l’essor qui lui est dû. Il devait se soumettre à la raison et abdiquer, évitant par là-même une guerre fratricide inutile qui prouverait une fois de plus l’incapacité de la gente masculine à assumer le poids du pouvoir. Quand le martelier se mit en marche, sans mot-dire, vers le fort de Karak Kadrin, aucun n’eut l’audace de tenter de le raisonner…