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L
a province d’Ostermark se situe à l’est, loin des turpitudes politiques et des guerres de l’Empire. Elle est le plus souvent restée à l’écart des luttes intestines entre nobles. Depuis des temps immémoriaux, les comtes de la lignée des von Raukov tenaient leur cour à Mordheim, capitale de l’Ostermark. C’était une agréable cité, située sur les bords de la rivière Stir. Les habitants de Morheim étaient devenus fameux pour leur rôle de diplomates entre les nobles rivaux de l’Empire et ils priaient sans cesse Sigmar d’aider le pays lors des périodes sombres.

Deux millénaires après la naissance de Sigmar un signe apparut dans le ciel nocturne de Mordheim. Une comète à deux queues, vénérable symbole du saint patron de l’Empire, jaillit au milieu d’une multitude d’étoiles. Etait-ce le signe qu’appelaient les fidèles de leurs prières ? Ignorant les terribles présages des prophètes de l’oratoire, les hommes de Mordheim se rassemblèrent dans les rues pour fêter la seconde apparition de Sigmar et la fin des dissenssions au sein de l’Empire.

L’extase de la foule grandit alors que la comète se rapprochait. Puis après une semaine de liesse et de réjouissances, la comète frappa la ville, projetant une énorme colonne de flammes à plusieurs kilomètres d’altitude. Elle explosa alors dans un craquement titanesque. Le ciel devint rouge comme le sang et un gigantesque cratère, large d’une centaine de mètres, apparut là où se trouvaient autrefois les quartiers les plus prospères de Mordheim, ruinant définitivement la capitale d’Ostermark. Des éclats de roche incandescente pleuvaient du ciel et ceux qui moururent sur le coup furent finalement les plus chanceux. Beaucoup d’autres furent mutilés et forcés de passer le reste de leurs jours dans une semi-existence misérable.

C’était comme si les dieux noirs avaient joué un tour cruel aux pauvres natifs de Mordheim, car tous leurs espoirs furent réduits à néant, la promesse d’être sauvé par Sigmar n’ayant été qu’un mirage. Dans une terrible nuit de flammes et de destruction, les trois quarts de la population de Mordheim périrent. La ville était en ruines, ses immeubles et ses palais réduits en poussière, ses entrpôts et ses échoppes dévorés par le feu. Le comte d’Ostermark périt dans le cataclysme, avec toute sa famille et la majorité des officiers de haut rang. Mais le pire était à venir.

Une obscurité perpétuelle enveloppa la ville. Peu de rayons de lumière perçaient l’épais nuage noir issu de la comète et de l’incendie des maisons. Dans le chaos qui s’ensuivit, folie et meurtres devinrent monnaie courante. Les prêtres de Sigmar signalèrent que beaucoup d’hommes et de femmes étaient possédés par les démons des ténèbres et ils supposèrent qu’une entité maléfique était venue avec la comète, avide du sang des hommes. En fait, il semblait que leurs augures se vérifiaient : de lus en plus de jeunes gens disparaissaient chaque nuit et les nouveaux-nés affublés de mutations se multiplièrent.

La milice d’Ostermark éclata en petits groupes qui se transformèrent en brigands. La loi du plus fort devint la norme alors que l’autorité centrale s’effondrait. Marcher dans les rues de Mordheim devint vite synonyme de connaître une mort cruelle et silencieuse. Les hommes de Mordheim n’avaient personne vers qui se tourner pour trouver de l’aide. Les rares citoyens restants quittèrent la cité dévastée et fondèrent plusieurs villages autour de leur ancienne capitale, attendant des jours meilleurs pour aller réclamer leur terre. Mordheim devint rapidement une cité en ruines, peuplée uniquement de ses habitants les plus résignés. Les adorateurs du Chaos à l’œil torve, les mutants, les orques et les hommes bêtes affluèrent des forêts et montagnes environnantes pour revendiquer ces ruines de la civilisation humaine, faisant de mordheim un vaste champ de bataille.




Ils viennent à Morheim !

Aujourd'hui le pays d'Ostermark n'existe plus que sur les cartes. Ses terres négligées et dévastées sont infestées de pillards sauvages. Des armées étrangères foulent son territoire sans permission, et la poignée d'honnêtes hommes qui y reste est la proie constante des bandits et autres voleurs en maraude. Pourtant, les hommes viennent en Ostermark, ils affluent même de tout l'Empire comme des charognards autour d'un cadavre, attirés par la mystérieuse pierre magique, que ses pouvoirs rendent infiniment plus précieuse que l'or. Mais si mirobolants que puissent être les gains, et si rapidement que vienne la fortune, les dangers demeurent plus grands encore.

Les premiers chasseurs de trésors à s'aventurer dans Mordheim étaient imprudents, souvent seuls ou à deux, car ils n'imaginaient pas quelles horreurs rôdaient dans les sinistres ruines de la cité. Beaucoup disparurent sans laisser de traces. D'autres revinrent mutilés dans leur chair ou dans leur âme, délirant à propos de créatures bestiales et inhumaines. Certains mentionnaient sans cesse les démons et les créatures de la Fosse, et quelques-uns uns revenaient des ruines les mains vides en riant comme des fous, et rient encore maintenant. Bientôt, seuls les plus téméraires pénétrèrent seuls dans la cité des damnés. Les chasseurs de trésors préfèrent maintenant s'unir en petits groupes armés, ou bandes, pour plus de sécurité.

Les monstres n'étaient pas les seuls responsables de la mort de si nombreux aventuriers. L'air même de Mordheim s'est en effet avéré néfaste pour ceux qui l'ont respiré trop longtemps. Même la pierre magique tant recherchée fut la perte de plus d'un, car sa puissance magique brute pouvait brûler la chair et causer d'horribles changements du corps et de l'esprit. Beaucoup de ceux qui entrèrent dans Mordheim comme camarades furent poussés à la discorde et au meurtre par les vapeurs contenues dans l'atmosphère et l'énergie émanant de la pierre magique. D'autres n'avaient besoin d'aucune influence maligne pour se retourner contre leurs compagnons, la seule découverte d'une pierre de valeur suffisant à ce que la cupidité prenne le pas sur la loyauté. D'autres encore revinrent apparemment sains et saufs, mais tombèrent malades et moururent, ou développèrent des difformités si atroces que leurs camarades durent les abandonner ou les achever pour leur épargner l'humiliation suprême.

Passer entre les gargouilles qui gardent
La porte de cet endroit, c'est passer les
Portes de la mort !

Dernières Paroles d'un Aventurier Inconnu




Ils établissent leur campement !

En raison de la pestilence régnant entre ses murs, de nombreuses colonies de tentes délabrées et autres camps rudimentaires, semblable à ce que bâtiraient des chasseurs pour passer une semaine dans les montagnes, sont apparus tout autour de la cité. Ces camps sont séparés les uns des autres à cause de la rivalité entre les habitants des différentes contrées, et de rudimentaires fortifications ont été élevées pour repousser les attaques des voisins. Certains, tel le Havre de Sigmar, restent relativement sûrs malgré l'anarchie car des gardes sont payés pour y maintenir l'ordre. Ceux-là possèdent même une place du marché pour les armuriers et autres camelots aux marchandises hors de prix. D'autres, comme le Bourg des Coupe-gorge, ne sont que des repaires de meurtriers où les mutants vont librement et où des hommes encapuchonnés apportent des cadavres aux nécromanciens en échange d'or souillé.

Ces refuges, si vils soient-ils, sont relativement sûrs en comparaison des ruines de Mordheim elle-même, qui sanctionne par la mort ou pire la moindre pause d'une petite heure. Les groupes d'hommes qui osent s'y aventurer sont soit des braves, soit des fous désespérés, et les guerriers mercenaires trouvent rapidement du travail parmi ceux qui franchissent chaque jour les portes de Mordheim. Cependant, une fois de l'autre côté, plus aucune loi humaine ne s'applique. On y mutile et on y tue en toute liberté, si bien que le moindre rival devient un ennemi mortel. Des hommes qui jouaient aux dés en trinquant ensemble la veille peuvent s'entre-tuer au petit matin. Ainsi vont les choses à Mordheim, où la seule règle consiste à tuer pour ne pas être tué, et où seuls les plus forts peuvent survivre pour remporter la plus grande de toutes les récompenses.

Le Comte de Middenland offre tant d'or !
Celui de Reikland offre tant en plus ! Le
Grand Théogoniste offre la bénédiction de
Sigmar, mais je préférerais son or !
Chaque puissance de l'Empire désire de la
Pierre magique et ferait n'importe quoi
Pour en avoir… sauf venir ici pour la
Ramasser elle-même ! Alors trinquons mes
Amis, car demain nous irons faire ce sale
Travail à leur place… et pas pour rien !

Fernando Pavaroti, Capitaine Mercenaire




Ils cherchent un grand pouvoir !

Nul Empereur ne règne sur l'Empire, et nul ne l'a fait sans contestation depuis plus de quatre siècles. Pourtant, certains Comte Electeur coifferaient volontiers la couronne s'ils disposaient de la puissance nécessaire pour s'imposer à leurs voisins. Selon l'ancienne tradition, les souverains de chaques contrée, les Electeurs, votent pour élire celui d'entre eux qui sera sacré Empereur, si bien que chaque candidat doit rechercher le soutient de ses pairs pour obtenir la majorité. D'autres puissances, bien qu'inéligibles pour la couronne, sont également électrices et doivent de même être courtisées tant leur influence est grande. Parmi ces dernières, le Grand Théogoniste de Sigmar est incontournable, car les temples de son dieu s'élèvent dans tout l'Empire.

La découverte de la pierre magique à Mordheim a semé la confusion, car elle offre enfin la possibilité de départager les candidats rivaux. Les comtes électeurs ont donc tous engagés des mercenaires pour récupérer autant de pierre magique que possible. Les souverains de Reikland, de Middenland et de Sylvanie sont ceux qui se disputent le plus âprement le trône, tandis que Dame Magritta, élue par les contrées mineures et favorites des guildes de marchands, a été disqualifiée par le Grand Théogoniste sous prétexte que nulle femme ne peut porter la couronne de Sigmar. C'est ainsi que les regards de ces grands rivaux se tournent vers Mordheim et sa fabuleuse pierre magique, qui possède le pouvoir de transformer les métaux vils en or.

Qui règne en Ostermark ? Nul n'y est
Seigneur, car chaque roturier est prince
Dans un pays où la puissance est à la portée
Du bandit comme du noble et de la bête.

Les Chroniques d'Ostermark - entrée pour le solstice d'été de l'an 2000


Mais les comtes ne sont pas seuls dans la course au pouvoir. L'anarchie afflige l'Empire depuis des siècles, et l'influence des marchands et des temples est devenue immense. A Marienburg, le plus grand et le plus fréquenté des ports du Vieux Monde, les marchands ont prospéré mieux que partout ailleurs, et certains bourgeois de cette cité sont désormais plus puissants que bien des nobles. Les plus influents de tous sont les Libres Marchands, une société secrète comprenant les marchands les plus riches, dont l'ambition est de placer Dame Magritta de Marienburg sur le trône de l'Empire. Les citoyens de la ville de Marienburg sont célèbres pour leurs vêtements élégants, leur goût pour les bijoux et leurs manières distinguées, dont beaucoup se gaussent en les appelants des fats. En vérité, nombreux sont ceux qui envient la richesse et la sécurité de Marienburg en ces temps difficiles, car si la puissance des comtes a décliné, celle des guildes marchandes s'est accrue d'autant. A présent, de nombreux riches roturiers aimeraient renverser l'ancien système politique pour mettre en place une assemblée, qui donnerait aux marchands le pouvoir correspondant à leur richesse.

Le mécontentement général est tel que certains bourgeois recherchent le pouvoir par les moyens les plus infâmes. Ils se tournent vers la sorcellerie, le plus noir des arts, que tous s'accordent à considérer comme l'incarnation du mal et dont la pratique est depuis longtemps punie de mort sous la torture. Bien que peu osent en parler, la présence de sorciers dans l'Empire est notoire, comme les cultes secrets qu'ils vouent aux dieux noirs et les cadavres qu'ils dérobent dans les cimetières. Ces agents de la corruption invoquent des démons pour les servir tandis que les nécromanciens envoient des morts vivants tuer et coller pendant la nuit. On dit à pré sent que les sorciers se montrent ouvertement dans la cité des damnés, et qu'ils y recherchent la même pierre magique capable de démultiplier la puissance de leur sorcellerie. C'est pourquoi les Templiers de Sigmar viennent à Mordheim dans leurs chariots chargés de cages, de braseros, de fers et d'instruments de torture, pour accomplir leur devoir là où le besoin s'en fait le plus sentir. Ce sont les Répurgateurs, comme les appellent ceux qui les craignent et les haïssent, et comme ils se nomment eux-mêmes, car ils tirent une grande fierté de la persécution des hérétiques.

Les cendres graisseuses et les restes
De bûchers funéraires s'étendaient
A perte de vue sur la place, et la
Fumée envahissait les rues. Nous en
Gardâmes la puanteur en bouche
Pendant des jours.

Journal de Selestian Bran


Derrière les Répurgateurs se trouve la plus grande autorité spirituelle de l'Empire, le Grand Théogoniste de Sigmar . Lui aussi rêve de pouvoir, et on dit qu'il convoite secrètement pour lui-même la couronne qu'il a refusé à Magritta de Marienburg. La destruction de Mordheim a engendré une atmosphère de terreur religieuse, car qui peut nier que le temps du jugement de Sigmar est arrivé et que son peuple s'est avéré fautif ? Depuis le nouvel an, la foule se presse dans les lieux saints pour y faire la paix avec son dieu et accepter sa punition. De nombreux suppliants ont légué tous leurs biens aux temples pour prendre la route en pénitence. Ainsi, de grands cortèges de mendiants dépenaillés parcourent le pays en se flagellant pour expier les péchés de tous les hommes. A présent, le Grand Théogoniste a envoyé ses chasseurs de sorcières à Mordheim pour en extirper le mal qui s'y est logé, mais aussi, dit-on, pour lui ramener de la pierre magique.

Triomphe le frère du démon noir,
Tandis que s'attablent les charognards.
Cupidité, ambition, malice et haine,
Se pressent vers le portail ardent.
Qui porte la couronne de Sigmar,
Demain perdra le trône.

Prophétie de Cassandora - Prophétesse des Sœurs de Sigmar