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L'ORIGINE DES SKAVENS


Erudits et universitaires ne cessent de polémiquer sur l'origine des rejetons du Chaos que sont les skavens. Certains affirment qu'ils ne sont rien de plus qu'une variante des hommes bêtes, d'autres soutiennent qu'il s'agit d'une race à part entière qui aurait muté non pas à partir des humains, comme dans le cas des hommes bêtes, mais à partir de rats, d'autres encore refusent simplement de reconnaître leur existence. Il est notoire qu'obtenir des informations sur les skavens est très difficile car c'est une race souterraine qui n'apparaît en surface qu'au cours d'inexplicables guerres. La meilleure hypothèse se trouve sans doute dans l'ancienne légende populaire de Tilée, appelée la Malédiction de Kavzar. Le texte qui suit est une transcription de ses trente premières stances, les lecteurs pourront ainsi en tirer leurs propres conclusions.


Il y a bien longtemps, hommes et nains vivaient ensemble dans une immense cité. Certains prétendent que c'était la plus ancienne et la plus grande cité qui ait jamais existé et qu 'elle avait été construite au début des âges par des êtres antiques et sages, bien avant la naissance des nains et des humains. La cité s'étendait à la fois en surface et sous la terre, en harmonie avec les peuples qui y vivaient. Les nains régnaient sur leurs salles souterraines et exploitaient les richesses du sous-sol grâce à leur labeur quotidien tandis que les humains labouraient et cultivaient le maïs qui cernait la ville comme une couverture d'or. Le soleil brillait, les hommes riaient et tout le monde était heureux.

Un jour, les hommes de la cité décidèrent qu'ils devaient remercier les dieux pour leur bonne fortune. Ils conçurent alors un temple à nul autre pareil. En son centre serait construite une salle colossale surmontée d'une unique tour qui s'élèverait très haut, si haut qu'elle devrait atteindre les nuages. Après une planification méthodique, ils entamèrent leur tâche monumentale, aidés par les longues barbes.

Les semaines devinrent des mois, les mois des années et les humains bâtissaient toujours. Ils devinrent vieux et grisonnants à force de trimer sous la pluie, la neige ou le soleil. Enfin, après de nombreuses générations, l'édification de la tour elle-même commença. Au fil des ans, la tour s'élevait toujours plus haut et il devint de plus en plus difficile aux humains d'acheminer les pierres à une hauteur toujours croissante. Le travail se ralentit et l'achèvement de la tour sembla bien compromis. Alors dans la cité vint un homme qui leur offrit son aide. Il ne leur demandait qu'une faveur et prétendait que si elle était satisfaite, il finirait la tour en une seule nuit. Les humains se dirent qu'ils n'avaient rien à perdre et acceptèrent le marché de l'étranger vêtu de gris. Tous ce qu'il désirait en échange, c'était la permission d'ajouter sa propre offrande aux dieux dans la structure même du temple. Les humains acceptèrent et l'affaire fut conclue.

Au crépuscule, l'étranger pénétra dans le temple et pria les humains de ne revenir qu'à minuit. Juste après leur départ, des nuages couvrirent la lune, drapant le temple de ténèbres. Dans la cité, les hommes attendaient et les heures s'écoulaient. Minuit approchant, seuls ou par petits groupes ils commencèrent à se rassembler sur la place du temple. Le vent souffla, chassant les nuages et tous regardèrent la tour du temple. Elle s'élevait vers le ciel, telle une lance blanche et pure. A son sommet, une cloche cornue luisait faiblement sous la lueur de la lune. Son offrande était là, mais l'étranger avait disparu.

Les humains se réjouirent que l'œuvre de leurs ancêtres soit enfin achevée. Ils pénétrèrent dans le temple. A minuit, la cloche commença à sonner, une fois… deux fois… trois fois. Lentement, les lourdes ondes sonores parcoururent la cité. Quatre… cinq… six, la cloche sonnait comme les lentes pulsations du cœur d'un géant d'airain. Sept… huit… neuf… son glas s'amplifiait à chaque coup et les humains s'arrêtèrent sur les marches, les mains crispées sur leurs oreilles. Dix… onze… douze… treize ! Au treizième coup, des éclairs déchirèrent la nuit et le tonnerre gronda. Haut dans les cieux, le cercle de ténèbres de Mórrslieb s'illumina d'un seul coup et un silence de mort tomba.

Les humains se réfugièrent chez eux, effrayés par les présages qu'ils avaient perçus. Le lendemain, en se levant, ils constatèrent que les ténèbres s'étaient abattues sur la cité. Des nuages tourbillonnant rugissaient au ras des toits et une pluie comme ils n'en avaient jamais vu ne cessait de tomber. Noire comme la cendre, elle tombait et formait de sombres flaques irisées sur le pavé des rues.

Au premier abord, les humains ne s'en inquiétèrent pas outre mesure, ils attendaient que la pluie cesse pour pouvoir retourner à leurs occupations. Mais elle ne s'arrêtait pas, le vent soufflait toujours plus fort et les éclairs ébranlaient la tour. Les jours devinrent des semaines et la pluie tombait toujours. Chaque nuit, la cloche sonnait ses treize coups, et chaque matin les ténèbres envahissaient la cité. Les humains terrifiés redoublèrent les prières à leurs dieux. La pluie ne s'arrêtait pas pour autant et les nuages formaient une chape au-dessus du maïs gâté. Les humains se tournèrent vers les nains et demandèrent leur aide. Mais les longues barbes ne se sentaient pas concernés, que leur importait un peu de pluie à la surface ? Sous terre, tout était chaud et sec.

Désormais, les humains se terraient dans leurs demeures. La peur leur tenaillant les entrailles. Ils envoyèrent quelques explorateurs à la recherche de nouvelles terres, mais aucun ne revint. Certains allèrent au temple offrir de la nourriture en sacrifice, mais ils trouvèrent porte close. La pluie s'intensifia. Des grêlons noirs tombaient du ciel, écrasant les récoltes détrempées et la terrible cloche sonnait toujours le glas dans la cité terrorisée. Bientôt de grosses pierres déchirèrent le ciel, écrasant les maisons telles des météorites noirs. Nombre d'habitants tombèrent malades et moururent sans raison apparente, les nouveau-nés subissaient d'horribles mutations. La vermine grouillante dévorait ce qu'il restait des stocks de grains et la famine commençait à menacer.

Les anciens retournèrent voir les nains pour implorer leur aide. Ils voulaient conduire leur peuple à l'abri, sous terre. Les longues barbes se mirent en colère et dirent aux humains que les niveaux inférieurs étaient inondés et que les rats avaient dévoré leurs réserves de nourriture. Il ne restait donc pas de quoi abriter et nourrir tout le monde. Ils les jetèrent dehors et barricadèrent leurs portes.

A la surface, dans les ruines de la cité, chaque jour était plus effrayant que le précédent. Les humains perdrent espoir et firent appel aux dieux ténébreux, murmurant les noms de princes démons depuis longtemps oubliés dans l'espoir d'un salut. Mais aucun ne répondait, au lieu de cela, la vermine devenait sans cesse plus nombreuse, plus forte et plus audacieuse. De furtives créatures à la fourrure miteuse infestaient la cité jusque dans ses moindres recoins. Chaque nuit la cloche sonnait, insolente et triomphante. Les humains vivaient traqués dans leur propre ville car des nuées de rats parcouraient les rues en quête de proies.

A la fin, les humains rassemblèrent toutes les armes qu'ils purent trouver et allèrent frapper à la porte des nains, les menaçant de les faire sortir avec pertes et fracas s'ils ne se montraient pas. Aucune réponse ne leur parvînt. Les humains se saisirent de béliers et de madriers et enfoncèrent les portes, révélant des tunnels sombres et vides. Se ressaisissant, les survivants de ce qui avait été autrefois un peuple fier commencèrent à descendre. Dans l'antique salle du trône, ils trouvèrent les nains, mais il ne restait d'eux que quelques ossements et des lambeaux de vêtements. Soudain, dans la lumière vacillante de leurs torches, ils aperçurent des milliers d'yeux, les rats se rassemblaient pour la curée.

Les humains se mirent dos à dos et luttèrent pour leurs vies, mais contre l'implacable férocité et l'immensité de la horde pouilleuse, leurs armes étaient dérisoires. La marée de rats monstrueux les submergea et les mit en pièces, leurs dents acérées déchirant la chair tendre alors qu'ils s'agglutinaient les uns sur les autres, faisant entendre leurs ignobles couinements.

Traduction de la légende Tiléenne
" La Damnation de Kavzar " ou
" La Malédiction des Treize "



Depuis les rivages septentrionaux de Tilée jusqu'au pied des Montagnes Noires s'étend un marécage inhospitalier infesté de maladies. Cette région, tristement connue sous le nom de Marais Putrides est un royaume où la mort frappe les inconscients. Ce ne sont que sables mouvants, flaques d'eau croupie et végétation en décomposition. Des canaux boueux y serpentent, formant un dédale insondable de bras d'eau aux berges envahies d'herbes en putréfaction ressemblant à du maïs calciné. A certains endroits, on peut trouver des flaques qui scintillent de lueurs sombres et près desquelles rien ne pousse. Pénétrer dans les Marais Putrides, c'est appeler sa mort, sous la dent des bêtes dégénérées qui les hantent ou par l'enlisement dans les boues mouvantes. Rares sont ceux qui s'y aventurent car il ne court aucune rumeur d'or ou de richesses à propos de ces terres maudites. Seules la désolation et la mort seront au rendez-vous pour l'inconscient qui s'y risque. Rares sont ceux qui habitent à proximité, par peur des secrets ténébreux qui rôdent dans ce bourbier.
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