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De toutes les races qui arpentent le monde, les orques et les gobelins sont ceux pour qui de bonnes bagarres sont la perspective la plus réjouissante. Le seul moyen pour un orque de devenir le seigneur de guerre d'une gigantesque whaaagh est de vaincre tout prétendant à la même position. Au final, seuls les plus forts, les plus sauvages, ou dont la ruse animale a atteint un certain niveau, peuvent mener une tribu pour tout ravager. Pour obtenir cet état de grâce, les prétendant doivent pouvoir attirer le plus de troupes à leur côté en leurs promettant richesse et gloire. C'est pour cela que de nombreux chefs de bandes orques sont attirés vers la Cité des Damnés et la Pierre Magique qui s'y trouve. Bien sûr les orques préféreront tendre des embuscades aux autres bandes pour leur dérober leurs richesses plutôt que se fatiguer à les ramasser eux-mêmes, mais leurs buts sont les mêmes que tout le monde : s'enrichir le plus possible !



Dissimulées par les denses feuillages, les deux silhouettes graciles observaient le groupe qui campait au centre de la clairière. Les Eclaireurs sylvains avaient pistés les orques plusieurs jours durant afin de déterminer s'il s'agissait d'une bande isolée ou de l'avant-garde d'une plus grosse armée. L'ouïe fine des êtres de la forêt leur permettait d'entendre distinctement ce que disaient les orques pourtant situés à plus de cent pas de distance. La conversation portait, bien entendu, sur des sujets sans aucune importance pour quiconque n'était pas orques, comme des histoires de trésors ou de pierres plus ou moins précieuses, mais les elfes attendaient que les peaux vertes daignent enfin les mettre sur la voie.

Les différents membres de la bande arpentaient la clairière dans un sens ou dans l'autre, les gobelins faisant tout pour échapper aux coups de pieds agacés de leurs plus gros cousins. Un troll marchait stupidement en rond et traçait des cercles dans l'herbe haute. Un orque un peu plus musclé que les autres et portant plusieurs armes ensanglantées à la ceinture s'approcha d'un autre peau verte encore plus massif que lui et qui était assis sur ce qui ressemblait à un trône fait d'ossements et de cuir tendu. Les Eclaireurs avaient déjà compris qui l'individu qui trônait fièrement au mileu de la clairière était le chef de cette bande de pillards.

"Comment k's'est passé la chasse ?" demanda l'énorme chef au nouvel arrivant.

"Bof, j'ai bien attrapé kek' zoms, mais tout c'k'y z'avaient c'était des cailloux noirs."

"Pas d'butin ?" demanda le chef. "Les zoms y z'ont toujours du butin !"

"C'est k'est-ce que j'leur ait d'mandé !" répondit l'autre. "Y z'ont essayé d'me fair'croire que l'butin c'était ces caillasses ! J'les ai s'coués un peu et y m'ont dit qu'des chefs zoms payaient un max pour ça !"

"Un max ?"

"C'est k'est-ce qu'y m'ont dit," continua l'orque d'un air visiblement étonné. "Y m'ont dit qu'ces pavetons v'naient d'un coin k'y s'appelle More-ty... Mor... heu... Mork kek'chose, mais y m'ont fait un dessin."

Le plus gros orque attrapa le morceau de parchemin que lui tendait son lieutenant, l'examina pendant quelques instants en le tournant dans tous les sens, puis aboya quelques ordres. Les gobelins se mirent à courir dans le campement pour rassembler tout l'équipement, alors que quatre d'entre-eux, peinant comme des bêtes de somme, soulevaient le trône du chef et commençaient à le porter vers l'autre côté de la clairière. Les autres orques, visiblement plus calmes, ramassèrent leurs propres armes et emboîtèrent le pas aux porteurs.

Les Eclaireurs reculèrent silencieusement entre les arbres, ils savaient maintenant que ces orques ne représentaient aucun danger pour leurs semblables. Ils avaient eux aussi entendu parler de cette cité humaine aux rues jonchées de richesses qui n'attendait qu'à être ramassées. Ils avaient aussi entendu d'autres rumeurs sur cette cité. Avant le milieu de la nuit, cette bande d'orques n'existerait plus...