Quenelles

traduction de Bretonnia-Sourcebook par Vava


La grande cité de Quenelles, notoire pour la domination sans partage qui y est exercée par la noblesse, est peut-être aussi l'endroit de Bretonnie où le conflit entre les indigents et la classe dirigeante est le plus directement visible.

Le Gouverneur est Edmond-Antoine Noblat de la Renardière, un cousin éloigné de la famille royale. Depuis sa récente arrivée, il semble s'être étroitement lié à Calixte Tremaine, Vicomte de Quenelles, un grand propriétaire terrien qui est très influent dans la cité. De la Renardière s’est déjà fait remarquer par ses accès de colère violents, ses provocations gratuites du Conseil et une propension croissante à chercher une bonne querelle juste pour se divertir. Le Conseil réunit les habitants les plus riches et les prêtres de qualité, c’est à dire d’origine noble.

Les murailles de Quenelles sont depuis longtemps fort délabrées et n’offriraient qu’une bien maigre protection en cas d’attaque. Elles ont toutefois été étendues du fait de la croissance de la ville. Les effectifs de la Milice sont inconsidérément élevés. Les miliciens sont détestés par les habitants du fait de leur corruption et leur brutalité gratuite. Leur principale fonction est de protéger le quartier noble situé sur la colline Beaumont au nord de la ville. Les patrouilles qui s’aventurent après la tombée de la nuit dans les ruelles puantes de la vieille-ville sont souvent prises à partie par la populace. En conséquence, les gentilshommes locaux ne sortent en ville qu'accompagnés de moult gardes du corps, prêts à en découdre si nécessaire.

Misère sordide et lutte caractérisent la vie de la masse des habitants. Ils restent pauvres du fait des impôts qu’on leur extorque et d’une forte criminalité. Le crime est présent sous toutes ses formes, du vol aux violences, en passant par des combats de gladiateurs organisés dans la plus grande illégalité. Les riches habitants de Quenelles sont connus pour leur débauche et leur cruauté, même selon les normes bretonniennes. La ville ne compte quasiment pas de classe intermédiaire. Les sorcières (et plus généralement tous les jeteurs de sorts), les agitateurs, les imprimeurs et les adeptes de Ranald sont traqués par les dirigeants de la ville qui les considèrent comme des menaces insidieuses pour eux et leur fonction. Toute tentative d’opposition au pouvoir en place (il y a  de nombreux rebelles à Quenelles) est minée à la base par un manque d’organisation et le fait qu’il y a toujours une personne encore plus désespérée, qui est prête à dénoncer ses camarades à la Milice pour améliorer son quotidien. Quelques Tiléens vivent à Quenelles, attirant à eux le commerce et la culture. Ce sont des aristocrates, des artistes ou des sorciers sous la protection de riches mécènes, mais aussi de dangereux cultistes et des voleurs.

Malgré ces troubles, Quenelles reste un centre de production majeur de textiles et de tapisseries, ainsi que d'objets en bois, bien que le travail soit souvent perturbé par des voyous. Tous les articles de luxe, mais aussi une large partie de la nourriture et de l’argent qui arrivent en ville vont directement à la noblesse de Beaumont. Cela accroît toujours plus le ressentiment de la populace, qui est ainsi maintenue dans un état de dépendance et de grande pauvreté. Une économie rudimentaire à base de troc s'est toutefois développée dans les bas-fonds. Quiconque y exhibe des pièces d'or ou des objets précieux met sa vie en danger.


¤ Bretonnie-jdr 31-05-2005